Le chauffage électrique représente le plus gros poste de dépense en électricité dans les logements qui l’utilisent comme mode de chauffage principal. C’est en moyenne 41% de la facture annuelle. Chaque économie qu’on peut faire sur ce poste a donc une influence majeure sur nos dépenses.
3,5 millions de ménages en France déclarent souffrir du froid dans leur logement. Pourtant, allier confort et économie est possible. Encore faut-il savoir comment s’y prendre. Nous allons donc tout savoir sur la manière de réduire sa consommation de chauffage, grâce à un expert du sujet, Franck-Olivier Mugnes.
Franck-Olivier Mugnes est Chef de Produit Chauffage Électrique, chez Groupe Atlantic, le leader européen du confort thermique. Il a presque 20 ans de carrière dans l’univers du chauffage et connaît le sujet sur le bout des doigts. Qui mieux que lui peut répondre à toutes les questions qu’on se pose sur le chauffage électrique ?
Sommaire
Notre entretien spécial chauffage électrique avec Franck-Olivier Mugnes.
Économisez sur votre offre d'électricité
Ce qu’on a appris sur le chauffage électrique grâce à Franck-Olivier Mugnes
1/ Chauffage électrique : le radiateur est à privilégier
Il existe 3 types de chauffage :
- les convecteurs, qu’on appelle peu flatteusement aussi les grille-pains. C’est la première génération de chauffages électriques, il chauffent beaucoup mais seulement l’air, ce qui laisse une sensation d’inconfort.
- les rayonnants, la deuxième génération de chauffages. Il réchauffent l’air et les parois, mais chauffent aussi très fortement, ce qui peut créer de l’inconfort.
- les radiateurs, la dernière génération de chauffages, qui laissent une sensation de chaleur douce et apportent le plus de confort thermique.
Économiquement, parce que les radiateurs apportent un meilleur niveau de confort, on aura moins tendance à toucher aux réglages et donc à surconsommer inutilement.
2/ Chauffer au bon moment, la clé pour faire des économies
Selon Franck-Olivier, la clé d’un chauffage économique est dans son utilisation à bon escient :
“même avant la technicité de l’appareil et l’usage du client la philosophie qu’il faut défendre, c’est de chauffer uniquement quand c’est nécessaire”.
Il faut donc avant tout être vigilant à la température et au temps de chauffe.
On peut se référer à l’ADEME qui conseille une température de 19°C pour les pièces de vie. Pour autant, dans les pièces où l’on ne passe pas beaucoup de temps, on peut diminuer la température, comme dans les chambres, d’autant plus qu’il n’est pas bénéfique pour le sommeil de dormir dans une pièce trop chaude.
À l’inverse, on peut monter jusqu’à 21°C dans la salle de bain, quand on l’utilise, car souvent, on y est plus légèrement vêtu.
Retrouvez les températures préconisées par l’ADEME dans notre article concernant les températures idéales de chauffage.
N’oublions pas non plus que la nuit, une diminution de la température chauffe apportera un de gain économique, puisque les températures extérieures sont plus froides à ce moment-là, et qu’on n’utilise pas les pièces à vivre.
3/ Diminuer le chauffage en cas d’absence pour faire des économies
Franck-Olivier nous a également donné la formule magique pour gérer les températures de chauffe en cas d’absence tout en tenant compte de la consommation causée par la remise à température lors du retour.
Pour les absences de moins de 3h, inutile de diminuer la température des chauffages. L’économie qu’on espère faire en diminuant sera annulée par le coût de la remontée en température.
Au delà de 3h, c’est économique de diminuer de 3,5°C au maximum. Une diminution de plus de 3,5°C rendra la remontée en température plus coûteuse que l’économie qu’on peut faire en diminuant. Si on a réglé le chauffage à 19°C et qu’on va s’absenter toute la journée pour aller travailler, on peut donc diminuer le chauffage jusqu’à 15,5°C pour faire des économies.
Au delà de 48h, c’est ce qu’on appelle une absence longue. Dans ce cas on peut mettre ses radiateurs en mode hors-gel, c’est à dire qu’ils vont chauffer à 7°C, ce qui est suffisant en hiver pour garantir que vos tuyaux chez vous, ne gèleront pas en votre absence.
Enfin, en été, inutile de laisser les chauffages allumés, on peut complètement couper.
4/ Des chauffages plus intelligents pour optimiser les usages
Gérer les températures, les absences et les présences, bien qu’économique, peut se révéler fastidieux et le manque de rigueur, souvent amener à laisser les chauffages allumés en permanence. Ce qui pour le coup, n’est pas du tout économique.
C’est pourquoi les radiateurs de dernière génération sont quasiment tous équipés de la fonction programmation. Elle permet de gérer les températures automatiquement, sans avoir à intervenir en permanence.
On distingue aujourd’hui 3 niveaux d’intelligence dans les chauffages électriques sur le marché :
- les chauffages équipés de la programmation. C’est la fonction d’intelligence de base, qui équipe donc quasiment tous les modèles d’appareils aujourd’hui.
- le niveau au dessus, ce sont les chauffages connectés. Cette connectivité permet de parer aux imprévus que la programmation de base ne peut gérer. Il s’agit de dire à l’appareil de déroger à la règle de programmation. Par exemple lorsqu’un soir on rentre plus tard que prévu, on peut, depuis son smartphone demander aux appareils de se mettre en chauffe plus tard.
- le niveau d’intelligence le plus avancé, ce sont les chauffages dotés d’intelligence artificielle. Elle leur permet d’apprendre de nos habitudes automatiquement, juste en observant le rythme de vie et de déterminer la programmation la plus adaptée. La fonction ouverture et fermeture de fenêtre par exemple, va automatiquement détecter qu’on est en train d’aérer la pièce et couper le chauffage le temps de le faire.
Ces fonctions intelligentes de chauffage ont pour but de rendre leur fonctionnement économique en évitant l’erreur humaine (chauffages qu’on oublie d’éteindre en partant) tout en apportant le plus de confort possible (préparer la chauffe pour le moment où on en a besoin).
5/ Le chauffage électrique ne nécessite pas d’entretien de fond
L’un des gros avantages du chauffage électrique, c’est que c’est l’un des systèmes de chauffages les plus simples à installer, comparer au gaz ou au fioul qui demandent des raccordement beaucoup plus complexes.
Autre avantage non négligeable, les radiateurs électriques ne nécessitent pas d’entretien particulier !
Dépoussiérer c’est le seul entretien à faire et on peut faire soi-même. Simplement parce que les poussières qui s’accumulent pendant les saisons où les appareils sont inactifs, peuvent circuler dans le chauffage et provoquer des odeurs incommodantes, voire une obstruction.
Inutile aussi de purger les radiateurs fluides électriques.
L’entretien est tellement simple que d’ailleurs les principaux motifs de remplacement des appareils n’est ni la vétusté, ni la panne ! Pas mal en terme de durée de vie.
6/ Le prix d’un appareil de chauffage n’a pas de lien avec les économies qu’il permet
Attention à ne pas associer le prix d’un appareil avec les économies potentielles qu’il permet. Franck-Olivier nous rappelle :
“Ne vous attendez pas à avoir le double des économies si vous les payez deux fois plus que des produits équivalents”.
Ce qui permettra principalement de faire des économies de chauffage, c’est de les utiliser aux bons moments, et non pas quand c’est inutile.
Pour autant, il faut se méfier des promotions très alléchantes, qui peuvent cacher de fausses économies. Il existe sur le marché des radiateurs d’entrée de gamme peu onéreux, qui sont souvent des produits d’import et dont les qualités engendreront derrière des sur-consommations. Souvent, leur électronique n’est pas adaptée ou faite pour des chauffages et, soit ils sont incapables de fournir la température demandée, soit il le feront très mal et donc consommeront beaucoup. Dans les deux cas, ils laissent une sensation d’inconfort.
Il vaudra donc mieux se fier au savoir-faire des fabricants qui ont fait leurs preuves et demander des avis autour de soi si possible.
Suivez et analysez la consommation électriques de vos radiateurs Thermor
Grâce à notre travail en collaboration avec la marque Thermor, il est maintenant possible de remonter les données de consommation de chaque appareils de chauffage directement dans votre espace Lite. Vous pouvez aller vraiment dans le détail appareil par appareil, avec des données très fiables qui proviennent de l’appareil directement.
Vos questions sur le chauffage électrique à Franck-Olivier
L’économie engendrée par le remplacement d’appareils de chauffage de plus de 15 ans permet-il d’amortir leur coût ?
Les nouvelles fonctionnalités dont sont dotées les radiateurs actuels, comme la programmation, permettent selon les études de faire 30% d’économies en consommation.
Mais en soi, le retour sur investissement est difficile à calculer, tant cela dépend de l’usage qu’on en fait et de la manière dont on chauffe.
Les technologies des radiateurs Aterno et Rothelec sont-elles aussi performantes qu’annoncées ?
Ils restent des bons radiateurs dans l’absolu, mais il ne faut pas s’attendre à faire plus d’économies parce qu’ils coutent plus chers. Il n’y a pas de magie malheureusement. Dans tous les cas, le radiateur doit compenser les déperditions de chaleur du logement, donc si les déperditions sont de 1000 W, le radiateur aura besoin à un moment ou à un autre de re-compenser ces 1000 W, quelle que soit la technologie.
Globalement l’objectif c’est que ce fonctionnement du chauffage soit au plus juste, quand on en a vraiment besoin, et pas quand ce n’est pas utile.
Existe t-il des aides pour remplacer les anciens radiateurs ?
Récemment, a été mis en place le coup de pouce au chauffage électrique qui concerne essentiellement le remplacement des vieux grille-pains, par des produits plutôt intelligents, c’est à dire ayant la certification NF performance 3 étoiles-oeil. C’est la catégorie la plus élevée des produits qui sont donc éligibles à ce coup de pouce chauffage.
Il s’agit d’un montant de remboursement par appareil, selon les niveaux de revenus du foyer.
Voir plus d’infos sur les montants et les éligibilités sur le site du gouvernement : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/coup-pouce-economies-denergie-2019-2020
Le remplacement des chauffages a t-il un impact sur le DPE de la maison ?
En fonction des fonctionnalités dont les radiateurs sont équipés, cela peut améliorer un peu la note du DPE. Mais il existe beaucoup d’autres facteurs influant sur le DPE, majoritairement l’isolation, les fenêtres et autres, qui font que le gain apporté par les radiateurs est minime en comparaison. Changer l’isolation et les fenêtres aura un plus grand impact sur le DPE du logement.
Est-il judicieux de placer ses chauffages sous les fenêtres ?
La règle de base c’est qu’il faut mettre les radiateurs sur les parois froides pour casser le rayonnement froid du mur qui diminue la température ressentie. On a ainsi un meilleur confort, un meilleur ressenti thermique. Les parois froides sont souvent les murs qui ont des fenêtres puisqu’elles donnent vers l’extérieur, c’est la raison pour laquelle les chauffages sont souvent placés là.
L’emplacement du chauffage va ensuite dépendre de la place dont on dispose et de l’emplacement du câble d’alimentation pré-installé dans les murs. Pour répondre à ces contraintes, les radiateurs de dernière génération se déploient en une multitude de formats et de couleurs et pouvoir s’intégrer dans les meilleures conditions sous les fenêtres et autres. Il existe aujourd’hui par exemple, des formats plaintes qui font 30 cm de hauteur, des formats verticaux de 50 cm de large qui vont prendre la hauteur du mur.
Radiateur à double inertie ou radiateur à fluides caloporteurs, lequel choisir ?
Au sein de la famille des radiateurs, on distingue deux grandes sous-familles :
- les radiateurs simple corps de chauffe qui sont composés d’un élément à l’intérieur, ça peut être du fluide, de la pierre, de la fonte, etc.
- les radiateurs double corps de chauffe, composés d’un corps de chauffe en fonte et d’un autre corps de chauffe réactif qui chauffe la façade de façon très homogène.
Les radiateurs double corps de chauffe sont les plus performants car ils produisent en continu un rayonnement de chaleur stable grâce au corps de chauffe réactif, et en cas de besoin le corps de chauffe en fonte prend le relai pour apporter de l’inertie.
Un chauffage simple corps de chauffe a des caractéristiques plutôt inertielles et apporte une chauffe stable.
Un chauffage double corps de chauffe sera plus réactif et apporte un maintien en continu
du rayonnement à une température maîtrisée.
Dans les deux cas, ce sont des technologies qui apportent de nettes améliorations
par rapport aux convecteurs et rayonnants.
Existe t-il des radiateurs électriques connectés avec un thermostat central et pilotables à distance ?
Certains fabricants, comme le Groupe Atlantic, proposent des solutions qui leur sont propres. Le pilotage de tous les appareils se fait au travers du smartphone.
Il existe aussi des solutions domotiques qui permettent de centraliser la gestion des chauffages et qui sont compatibles avec l’ensemble des appareils électriques. Mais souvent, ils sont plus limités que les systèmes natifs des fabricants.
Quelle est la durée de vie des radiateurs intelligents de dernière génération ?
Les standards internes de Groupe Atlantic visent à minima, des durées de vie de 10 ans. Mais ça va bien au-delà. En moyenne, on renouvelle ses appareils quand ils ont entre 15 et 20 ans.
Le principal motif de remplacement est le manque de confort ou parce qu’ils sont énergivores. On remplace donc d’abord ses chauffages en faveur de modèles plus performants, et non parce qu’ils sont vétustes ou en panne.