La fin de l’hiver est une bonne occasion pour faire le bilan sur sa consommation d’énergie.
Si les gestes du quotidien sont importants pour limiter la consommation à la maison, il y a un phénomène dont tout foyer dépend dans sa gestion de l’énergie : la météo. Et cette année, l’hiver n’a pas été propice aux économies d’énergie.
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En effet, alors que l’hiver 2019-2020 avait été particulièrement chaud, l’hiver 2020-2021 a au contraire été marqué par plusieurs épisodes de froid.
Ci-dessous la température mensuelle des 12 derniers mois, comparée aux mêmes mois l’année précédente, en Ile-de-France :
Ainsi, à part novembre 2020, tous les mois de l’hiver qui vient de s’écouler ont été plus froids que les mêmes mois de l’année dernière. Les épisodes très froids de janvier et de février, ont par exemple placé ces mois en moyenne 2°C en dessous de l’année précédente.
Plus proche encore dans les mémoires, le mois d’avril 2021 a été l’un des mois d’avril les plus froid des 25 dernières années, avec un écart de -5°C par rapport à avril 2020, et de -2°C par rapport à la normale !
Ce constat d’hiver plus froid se retrouve par ailleurs dans l’ensemble des régions en France.
Quel impact ce froid hivernal a-t-il eu sur la consommation d’énergie des foyers?
Afin de répondre à cette question, nous avons analysé l’évolution de la consommation d’électricité des utilisateurs Lite chauffés à l’électricité entre 2 périodes annuelles : du 1er mai 2019 au 30 avril 2020, et du 1er mai 2020 au 30 avril 2021.
Au global, on se rend compte que la consommation d’électricité a augmenté d’une année à l’autre de 500kWh en moyenne, soit environ une surconsommation de 75€ sur l’année.
Pour 13% des foyers, l’augmentation a même été de plus de 2MWh, soit environ 300 € !
En tout, 70% des foyers ont sur-consommé par rapport à l’année précédente, la répartition suivante résume la surconsommation d’une année à l’autre :
Cette surconsommation observée sur l’année écoulée par rapport à l’année précédente peut faire penser que même si l’hiver a été plus froid, il reste encore tout l’été pour corriger le tir, et éviter la facture de rattrapage.
Las, la plupart des foyers chauffés à l’électricité ont un profil de consommation qui ressemble à peu près à celui-ci :
Evolution de la consommation et de la température en fonction du temps, pour un utilisateur chauffé à l’électricité
Qu’est-ce que ce graphique signifie ? Que plus la température baisse en hiver, plus la consommation augmente, et inversement. Par contre en été, peu importe la température extérieure, la consommation reste à peu près identique, mis à part les périodes de départ en congés.
Si on représente la consommation de ce même foyer en fonction de la température, on comprend mieux ce phénomène, bien connu des énergéticiens :
Consommation hebdomadaire d’un foyer en fonction de la température extérieure
En dessous d’une certaine température seuil, ici environ 16°C, le foyer consomme un montant d’énergie constant par °C en moins (la droite pointillé verte, à gauche du graphique). C’est ce qu’on appelle la thermosensibilité hiver.
Au dessus du seuil de 16°C, le foyer consomme presque la même quantité d’énergie, quelle que soit la température (il n’a plus besoin de se chauffer). C’est ce que l’on appelle la thermosensibilité été, presque nulle dans ce cas (la droite en pointillé violet, à droite du graphique).
Ainsi, on remarque que la consommation en été est bien moins importante que la consommation en hiver pour ce foyer, et surtout que peu importe la météo qu’il fera l’été prochain, sa consommation restera peu ou prou la même.
Qu’en est-il de la climatisation en été, alors ?
Il peut arriver, notamment lorsque les foyers ont un système de climatisation, que la « thermosensibilité été », au lieu d’être nulle comme dans le cas exposé ci-dessus, soit positive.
C’est le cas par exemple pour un foyer ayant ce type de profil de thermosensibilité :
Consommation hebdomadaire d’un foyer avec clim en fonction de la température extérieure
Ainsi, plus il fait chaud en été, plus la consommation d’électricité augmente.
Cependant, en France cela ne concerne que moins de 10% des foyers, principalement dans le sud, et même pour ces foyers, la consommation l’été est environ 4 fois moins importante que la consommation l’hiver. Ainsi, même avec un été moins chaud cette année, ces foyers climatisés auront du mal à compenser cet été les surconsommations de l’hiver.
Ces graphes illustrent un aspect fondamental de la consommation d’électricité en France, en particulier pour les foyers chauffés à l’électricité : un hiver froid et c’est tout de suite plusieurs centaines de kWh qui seront consommés en plus, mécaniquement.
Les petits gestes pourront ponctuellement réduire la consommation mais l’effet de la température est en général bien plus important sur le résultat final : la facture.
En France, la plupart des fournisseurs d’énergie proposent un « lissage » de la facture d’énergie : au lieu de payer chaque mois un montant dépendant de la consommation réelle, le montant mensuel est fixé pour 11 mois, et le 12ème mois sert d’ajustement. Ainsi, soit le foyer a consommé moins que ce qui était prévu sur les 12 derniers mois, et sa dernière facture sera réduite, ou alors il a plus consommé, et elle sera au contraire plus élevée que les 11 mois précédents.
C’est un moment clé de la relation fournisseur-client, car cela peut créer de la frustration, une dégradation d’image, des impayés, voire de l’attrition. Cette année, avec la météo assez froide cet hiver, les factures de rattrapage risquent d’être nombreuses.
Les fournisseurs d’énergie qui auront su bien communiquer en amont, avec les bons outils digitaux, garderont le capital confiance de leurs clients. Pour les autres, il risque d’y avoir du mouvement !
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